Maman est dyslexique et alors ?
Et oui, les apparences sont parfois trompeuses. Je suis bien diplômée d’un Bac+5, suis Community Manager et je suis dyslexique….
Ma dyslexie a été découvert alors que j’entrais en CM1 (autant vous dire quelle a été prise bien tard). Les profs n’étant pas formés pour diagnostiquer ces troubles, ils ont mis du temps à voire que mon cerveau ne tournait pas rond… Lors de mon passage en CM1 et de la remise du carnet, la maîtresse a émis que j’avais un problème d’apprentissage mais surtout un problème d’orthographe/grammaire et conjugaison. Ma mère m’a donc amené chez une orthophoniste et là le verdict est tombé, j’étais dyslexique dysorthographique.
J’ai donc été suivi pendant plus de 5 ans à raison de 2 séances par semaines pour arrivée à réduire au maximum mon handicape.
Les dyslexies et dysorthographies sont un ensemble de troubles durables d’apprentissage de la lecture et de l’orthographe malgré une intelligence normale, une bonne acuité visuelle et auditive, l’absence de troubles psychologiques, psychiatriques ou neurologiques avérés, chez un enfant évoluant dans un milieu socio-culturel normalement stimulant et suivant une scolarisation normale et régulière.
Pour ma part, j’ai compris très vite que j’étais différente lors de mon entrée en 6ème. Pour réussir, j’ai du fournir beaucoup plus de travail. Je passais des heures et des heures à réviser, à trouver des techniques d’apprentissage pour aller plus vite. J’ai toujours fait mes devoirs dans le calme le plus complet et sur mon bureau, alors que mes copines écoutaient la musique à fond pour faire les leur.
En cours, j’étais capable de suivre qu’une heure de cours avant de me me perdre dans mes pensées ou simplement être distraite par ce qui se passe à l’extérieur. Sur tous mes bulletins depuis le CP, il y est indiqué “BAVARDE”… Mais bavarder me permettais de me distraire pour évacuer le trop plein d’informations qu’on essayer de faire rentrer dans mon petit cerveau.
Au collège et lycée, j’avais honte de ça et j’avais supplié ma mère de ne rien dire, car j’avais simplement peur du regard des autres. Mais bon, ma mère le disais toujours à la prof de français (histoire qu’ils comprennent pourquoi j’avais du mal avec les règles et les accords). La 6ème a été le début de l’enfer pour moi. Je suis tombée sur une prof qui me prennait plus pour une débile et qui ne cherchait en rien à m’aider. Elle m’avait pris en grippe et faisait son nécessaire pour bien m’humilier face à la classe.
“Tu n’arriveras à rien dans la vie” “De toute façon, si tu continues comme ça, tu iras en voix de garage” Elle me tirait les cheveux lorsque je faisais une erreur ou me mettais des petites tapes derrière la tête.
Plusieurs fois je suis rentrée en pleurs car elle avait été odieuse avec moi.
En 3ème, je suis tombée sur une prof qui comprenait ENFIN mon handicape et à tout fait pour m’encourager. Elle m’avait mis en place un barème rien que pour moi afin de me valoriser et les progrès ont enfin pu commencer.
A mon entrée en seconde, j’ai également pris un bon coup de massue. La masse de travail était vraiment importante je me souviens avoir passer des week-ends entier enfermée dans ma chambre à réviser et réviser…. Mais cette fois ci, je n’avais rien dit et personne n’a rien su. Une copine avait pris pour habitude de m’indiquer mes fautes d’orthographe sans me les corriger, je faisais donc encore des progrès car à force de me répéter les choses, elles finissaient pas rentrer dans mon cerveau.
J’ai certes pris mon temps, j’ai redoublé 2 fois mais j’ai enfin décroché mon BAC. Après mes études supérieures se sont déroulées à merveille, jusqu’à mon master 2. Pour le valider il me fallait 750 au TOEIC. Oui, je vous vois déjà le TOEIC, c’est de l’anglais….
Il est important de souligner que je suis nulle en anglais alors que j’adore cette langue, mais je ne comprends pas et surtout je n’entend pas tous les sons. J’ai mis beaucoup de temps à m’en rendre compte. J’ai donc fait des recherches et suis tombée sur le fait que : l’apprentissage de l’anglais ne peut se faire, pour un enfant dyslexique qu’à partir du moment où son français est bien corrigé. Et surtout avec des techniques d’apprentissage adaptées ET non à l’arrache comme le fait les profs de l’éducation nationale.
J’ai donc pour la première fois fait valoir ma dyslexie afin d’obtenir quelque chose. Je trouvais ça injuste de ne pas avoir mon diplôme uniquement parce que je n’arrivais pas à obtenir cette fameuse note au TOEIC alors que j’avais plus de 13 de moyenne sur 2 ans.
Et en mars 2015, j’ai eu mon sésame mon MASTER. J’ai certes pris mon temps mais j’ai réussi, oui je peux enfin montrer à tous ceux qui m’ont mis des bâtons dans les roues que les enfants dyslexiques peuvent réussir dans la vie. Bien entouré, un enfant peut faire des miracles et réussir….
Pour toutes les mamans ayant un enfant dyslexique, je sais qu’il y a des degrès de dyslexie mais encouragez toujours votre enfant. Ne baissez pas les bras face au corps enseignant, vous seul savez de quoi votre enfant est capable. Essayez de trouver des solutions pour faciliter son quotidien.
Sachez aussi qu’une personne dyslexique a beaucoup de mal à s’organiser et organiser ses pensées, essayez de mettre une structure en place afin de lui faciliter la vie. C’est bien une des choses qui est présent dans ma vie au quotidien, je ne sais pas m’organiser et prioriser les choses. Je fonce et oups c’est le bazar…..
Si vous souhaitez discuter de ce sujet laissez moi un commentaire, je me ferais un vrai plaisir d’y répondre.
Bonsoir,
Je suis dyslexique et dysorthographique aussi, j’ai pu être traité qu’à l’âge de 14 ans et bien trop tard.
Malgré cela j’ai pu faire des études de droit et être diplômé.
Mais je dois fournir 2x plus d’effort au quotidien pour écrire correctement.
J’ai été très bonne en anglais depuis le début, j’ai eu plus de problèmes en français qu’en anglais ce que je ne peux pas expliquer. Peut être que mon cerveau est plus apte à comprendre l’anglais que le français.
Je suis heureuse d’être tombé sur ton blog.
Bonjour Emma,
Je suis toujours ravie de lire ce type de retour. Effectivement, la dyslexique se travaille vraiment au quotidien et oui, on fournit beaucoup plus de travail qu’une personne sans ce trouble. Par contre, tu as de la chance pour l’anglais car c’est vraiment très compliqué pour moi ET difficile maintenant de trouver des emploi sans avoir un bon niveau d’anglais.
Il faut prouver à toutes les personnes qui n’ont pas cru en nous, qu’on est aussi doué que les autres mais qu’il nous faut juste un petit peu plus de temps 🙂
Belle journée,
Jessica
Maman d’un enfant “dys” et sophrologue psychopraticienne spécialisée dans les troubles DYS je tiens à vous dire BRAVO car vous êtes extraordinaires. Ne doutez pas de vous car vous avez davantage de créativité et de courage que les autres. Même si le système scolaire n’est pas toujours à l’écoute, croyez en vous. Isabelle.
Bonjour Isabelle, effectivement les enfants sont “dys” ont ce super pouvoir de s’adapter à beaucoup de situation et surtout une volonté de travail un peu plus important…